POND MONSTER

Quelques semaines plus tôt, session sur Orient annulée avec Jérôme, ce dernier m’allèche avec une drôle d’histoire la veille au soir…  « Ça te dit d’aller pêcher dans un privé peu pêché ? »

Demander à un aveugle si il veut voir, mais bien sûr !

RDV le lendemain matin de bonne heure, nous prenons la route et le pizzaiolo du lac m’en raconte une bonne : un client passa la veille au magasin et lui demanda quel poisson serait capable d’attaquer un chien, comme n’importe lequel d'entre nous, Jérôme lui répondit un silure mais le client lui rétorqua : « saloperie, le véto a dû faire 10 points de sutures à mon Jack Russel ! » aucun doute du pédigrée de l’assaillant, un beau brochet…

Arrivé au plan d’eau, on se complète par des techniques différentes, valeurs sures en souples pour Jérôme, je tente ma chance au Huge spinner, assez lourd pour bien pêcher dans les six mètres de l’étang, puis à la frog sur les bordures et vois de petits fish suivre la basi jusqu’au bateau : de petits sandres de 20cm… Ces derniers me donneront l’idée de mettre un deviator belly couleur sandre au bout de la Slap-Shot. J’attaque par différentes animations : rapides, lentes, en surface, en pleine eau, au fond, le propriétaire nous rejoint vers 9h et après nous avoir offert un café, nous nous remettons en chasse de l’agresseur du Jack Russel.

Je peigne encore au Deviator Belly en le laissant bien épouser la cassure avec des jerks très lents, puis après un jerk, je retends la ligne en moulinant gentiment et sent du poids au bout de la Slap, croyant à un herbier, je pompe la masse qui est au bout de la ligne pour ramener gentiment sans pourrir le spot mais plus je ramenais, plus je doutais que ce soit un herbier… puis je vois un flash, ce flash blanc qui nous fait tous hérisser les poils, un beau broc se profile, le combat est lourd mais il reste docile, jusqu’au moment où il nous voit et exécute une belle chandelle, je baisse la canne, la Slap-Shot lui montre qui est le boss, il revient, il est bien lourd mais reste étonnamment gentil, Jérôme l’épuise, c’est bon il doit faire son mètre, bien content d’avoir eu ce morceau, je m’étonne quand même du combat. On se dit que nous sommes trop habitué au broc déchainés du lac d’Orient mais nous comprenons mieux au moment de retirer le leurre de la gueule du bec : le deviator était coffré de chez coffré, dans le fond du gosier…Du coup, l’animal avait encore de l’énergie à revendre et je sentais de moins en moins la décroche du leurre surtout que mon gant était pas dans mon sac…p’tit coup de main de Jéjé, le bec se secoue de toutes ces forces au moment où Jérôme décroche le leurre, petit coup de poisse le triple me pique sous l’ongle de l’index, m’en arrachant un "p’tit bout de zongle" … Ouch…Apres quelques photos, Jérôme le mesure : 109cm !

       

Nous ramenons le brochet au propriétaire qui péchait au coup en attendant son petit-fils, pour lui montrer l’animal et il le mit dans sa bourriche. Cependant il s’étonne que le bec ne fût pas attrapé dans la zone où son toutou se fit attaquer…

On se remet en quête d’un éventuel beau spécimen, Jérôme toujours au souple et ce Deviator Belly couleur zander au bout de la Slap, je subis quelques suivie et attaques "furtives"mais les fish ne sont pas forcément décidés, je tente de les provoquer avec un combo qu’ils ne doivent pas voir souvent : je monte un BBZ sur un Alabama rig au bout de la Huge 8"1, et catapulte ce pattern qui étonna le propriétaire qui me demanda : « c’est quoi ton hélicoptère ? »

Je peigne dans la zone ou le Jack Russel a été attaqué et au deuxième lancé, touche… ferrage immédiat, je mets en tension sèchement la ligne et m’aperçoit que le client se défend plutôt bien, coup de tête sur coup de tête, le broc se défend comme un lion mais peut pas "test" la patate de la Huge, il arrive rapidement au bateau, je dis à Jérôme : c’est le même ! Avant d’en douter… le broc repart, malgré la puissance de la Huge, il se défend, me pli se blank survitaminé, revient au bateau puis repart survolté , le Z200bien serré couplé à la Huge le force à se rendre.

Arrivé dans l’épuisette, le coco n’est pas content et nous le fait comprendre, séance photo, nous nous approchons du bord pour montrer l’animal au propriétaire de l’étang, il en revient pas, nous nous plus d’ailleurs car après mesure, ce broc accuse 109cm, tout comme le premier ! Une belle photo avec les dents du broc mangeur de chien…

Deux femelles, de même taille, du même âge, dans le même plan d’eau ! signe que les empoissonnements portent leurs fruits. Le propriétaire eu la présence d’esprit de me demander de faire une photo avec les deux poutres, ce qui nous avait pas traversé l’esprit… Voilà le résultat :  

     

Un gros merci à Jérôme, avec ces plans en or qu’il n’hésite pas à faire "croquer", Jeremy Wade aurait pu faire un épisode de sa série romanesque avec la quête d’un fish capable d’attaquer un chien.